Obscidience
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Et dans un soupçon de vent et de délice ..la feuille morte s'échoua
 
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 Errance

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Sphinx
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Sphinx


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MessageSujet: Errance   Errance Iconminipostedch0Jeu 20 Juil - 22:27

L'air était irrespirable.

Il n'en pouvait plus. Il devait sortir…

La voix suave et abominablement féminine de l'IA signala posément qu'il avait cinq e-mails à consulter.

Trop de blanc. Trop de rouge…un rouge vif, luisant entre ses doigts. Ses lèvres en étaient peintes, et le sol souillé.
C'était la deuxième fois qu'il vomissait du sang. En général, ce n'était qu'un bout de trois ou quatre fois que cet effet secondaire se dissipait.

Rouge. Blanc.

La lumière était crue, anémique, aveuglante. Il avait mal à la tête.

C'était toujours comme ça. Il ne se sentait bien que pendant une petite heure. Loin de tout. Il volait comme un papillon, et atteignait une belle lumière sans s'y blesser. Mais il finissait toujours par retomber, inerte, simplement et grossièrement humain.
Et son mal-être n'en était que plus profond.

'Vous avez cinq e-mails dans votre boîte de réception…'

Et dire qu'il ne s'offrait une Perle qu'une fois par mois. Pourquoi s'était-il donné la peine de se sevrer? Personne n'était là pour le réprimander sur sa conduite, pour s'inquiéter de sa santé. Il n'y aurait non plus personne pour le pleurer s'il mourait d'une overdose.

Un ricanement sinistre et moqueur naquit dans sa gorge. Un filet de sang dessina son fin sillon le long de son menton.

L'air était toujours aussi irrespirable.
Il ne se sentait pas à l'aise dans sa propre maison. C'était ennuyeux, comme constat.

Son esprit se clarifiait peu à peu, mais cela ne signifiait rien de bon pour lui. Après l'envol, l'atterrissage, qui était toujours des plus catastrophiques…A trop penser, il se ferait mal, c'était certain…

Sphinx se redressa sur ses coudes. Ses bras tremblaient, mais il parvint tout de même à se relever après un temps infini passé à mesurer chacun de ses gestes, vérifier si ses muscles étaient encore là pour l'effectuer, et se remettre du haut-le-cœur que chaque mouvement provoquait. Une main appuyée sur mur, il fixa d'un air éteint la large tâche, pour ne pas dire flaque, de sang qui souillait le carrelage. Rouge sur blanc…le robot se chargerait de nettoyer ça.

Le blond décrivit un lent et prudent volte-face, et se dirigea vers sa salle de bain.
Ce couloir lui sembla interminable.
Mais il se retrouva devant le lavabo en ayant étrangement oublié ce qu'il s'était passé juste avant. Il ne se souvenait même pas avoir ouvert la porte…Bah, tant pis.

L'eau glacée dilua le sang qui tâchait sa main, et armé d'un gant de toilette qu'il tint mollement, il nettoya sa bouche avec une lenteur impressionnante. Le miroir ovale, juste en face de lui, renvoyait l'image d'un homme au teint crayeux, aux yeux rougis cernés de noir et à la mine aussi maladive que s'il était au seuil de la mort. D'ailleurs, Miel Romanelli n'avait plus grand chose en commun avec un être vivant.

Il devait sortir. Aller ailleurs.
Ici, trop de lumière, trop de blanc, trop de rouge…
Les idées encore confuses, l'Italien quitta sa salle de bain d'un pas chancelant. Le mur tanguait beaucoup trop, qu'est-ce qui lui prenait, tout d'un coup…?

Il voulait une autre Bloody Pearl. C'était la seule chose qu'il désirait. A chaque fois. Et toujours la même question qui revenait: qu'est-ce qui l'empêchait de le faire, au juste? Rien ni personne pour l'entraver…une vertigineuse liberté au goût ferreux des prisons.

Partir. Sortir. Chercher…oui! Chercher des Perles.
Il était devant la porte de la maison, fixant sans le voir le panneau qui se voulait une parfaite imitation de bois. Dehors, il faisait nuit. Et froid, sûrement. On était au printemps et les nuits restaient fraîches, voire froides pour un méditerranéen.
Il était simplement vêtu d'un chandail couleur crème sensiblement trop grand pour lui, et d'un jean usagé. En d'autres circonstances et même s'il avait été en plein été, il se serait couvert des pieds à la tête par "mesure de sécurité". Mais son instinct était émoussé par les dernières particules de la drogue.
Il ouvrit la porte lentement. Un seul courant d'air confirma que la nuit, en plus d'être froide, était venteuse. La ruelle qui passait devant sa maison était luisante d'une bruine qui était tombée en fin d'après-midi, et nul doute qu'ils auraient droit à d'autres averses dans la nuit…Une soirée calme. Les riches se détendaient sûrement à l'Opéra, d'autres profitaient d'expositions nocturnes au musée et d'autres encore roucoulaient déjà avec leurs conquêtes actuelles dans les restaurants animés de la ville.

Un pas, puis un autre. Il était dehors.
L'IA eut la bonne idée de verrouiller elle-même la porte en lui souhaitant une "bonne soirée". Même son ordinateur se moquait de lui, manifestement. Il était suffisamment lucide pour décréter que cette soirée allait être tout, sauf "bonne".
Le vent planta ses crocs dans sa nuque dénudée, et fit voleter tristement quelques mèches blondes. Il faisait froid, mais pas à un seul moment il se songea à croiser les bras, se frictionner ou amorcer tout autre geste similaire pour chasser cette désagréable impression d'être transpercé de milles aiguilles.


Comment savoir…? Il ne se rappelait pas quel chemin il avait emprunté, et d'ailleurs l'éclairage des rues suffisait juste à éclairer les pavés du trottoir.
Il ne savait pas où il était. Mais il ne s'en préoccupait pas vraiment. Il continuait de marcher, tête basse, s'enfouissant désespérément dans les dernières volutes de griserie de la Bloody Pearl. Il en voulait une autre…juste une. Une seule! Où pourrait-il trouver son dealer, à une heure pareille? Certainement dans une maison de passe, mais la seule idée de pénétrer dans un tel endroit le rendait malade.

D'ailleurs…

Un tressaillement parcourut violemment ses entrailles, pliant l'Italien en deux et manquant de peu de le faire tomber à genoux. Un sordide bruit de lourde éclaboussure. Santa madonna.

Imaginez la scène: une ruelle déserte et inconnue, en pleine nuit où le vent se lamente et plante milles dagues dans le corps sensible de ses victimes fortuites. Le perfide et cruel inconnu qui vous entoure aussi sûrement que les murailles d'une prison…et ces ronces déchirant l'âme en s'épanouissant, laissant un creux glacé et écœurant dans la poitrine, un vertige de funambule perdu dans la nuit noire, sur son fil d'argent.
C'était des conditions idéales pour que la Solitude, cet impitoyable serpent aux noires et froides écailles, vienne se lover autour de son cœur, le broyer entre ses anneaux, lentement, sûrement…martelant sa présence éternelle de sa crécelle sinistre.

Miel observa le sang presque noir sur le gris pâle du béton.
Il tremblait sans s'en rendre compte. Il pleurait aussi, sans s'en rendre compte.
Les pleurs et le sang étaient le lot mensuel; le prix à payer pour une petite heure d'égarement total. Même s'il ne pleurait jamais en temps normal, de l'eau coulait de ses yeux clairs, en furtives étoiles cristallines au goût amer. Il les ignorait, les laisser aller, comme insensible à leur passage brûlant sur sa peau de glace.

Est-ce qu'il respirait mieux que chez lui? Difficile à dire. Il se sentait toujours aussi mal, le cœur au bord des lèvres. Il saignait, pleurait, et souriait. Un sourire frondeur, qui ourlé d'un peu de sang prenait une dimension quasiment démente.

*Une loque…Tu es pitoyable, Sphinx.*

En pensant, il contemplait le sang versé comme s'il s'agissait d'un miroir. Il l'enjamba prestement, et s'éloigna d'un pas rapide mais mal assuré. S'il avait pu, il se serait mis à courir, à fuir.
Quoi? Qui? Où? Bonnes questions…

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Nedjka
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0Jeu 20 Juil - 22:37

La nuit tomba, comme chaque soir me direz vous, mais cette nuit là était particulière, une nuit froide, une nuit où l'Harmonica allait et venait sur les toits, personne à tuer. Le sol pavé des ruelles était mouillé par la pluie qui s'était manifestée quelques heures auparavant, une brise glacée soufflait légèrement dans les cheveux de la tueuse. Alors qu'elle se "promenait" à la recherche de quelque chose qui puisse la distraire, ou lui donné une raison de rentrer chez elle, son regard fut attiré par un bruit, une voix métallique, genre boite de conserve qui s'éleva quelques instants dans une "bonne soirée". Apparemment le propriétaire qui sortait de chez lui ne semblait pas vraiment dans une forme olympique. Son pas était plutôt lent, sa manière de marcher évoquait un état brumeux, comme si la personne était droguée, ou sous l'effet des reste d'une drogue quelconque. Il faisait plutôt pitié a voir, un jeune homme blond, d'une vingtaine d'année a tout cassé, étant donné qu'elle était en hauteur elle ne voyait pas bien le visage de l'humain et ne pouvait pas distinguer grand chose dans cette pénombre. Accroupi sur le bord d'un toit elle l'observait, c'était sa seule distraction ce soir là, observer les rares personnes qui sortaient. Tous ceux qui étaient sortit de chez eux avaient rejoint un lieu, un théâtre, un bar, une maison, n'importe quel bâtiment du moment qu'il ne restait pas dehors. On aurait dit que tous ces gens avaient peur de la ville lorsque le voile nocturne tombait tel un mouchoir chutant lentement, étant porté avec douceur par l'air. Mais apparemment tout le monde ne considérait pas la nuit comme dangereuse, c'était le meilleur moment de la journée pour Nédjka, le seul moment où elle était seule, tranquille, elle était gardienne de la nuit en quelque sorte, bien que son métier n'était pas de garder mais bel et bien de tuer. Elle continuait d'observer l'homme, il paraissait vaseux et pas vraiment en état de sortir dehors, mais après tout nombreux étaient ceux qui présumaient de leur forces. Peu importe, cela ne la regardait pas après tout, elle releva alors les yeux et se redressa sur les toits et alors qu'elle commençait a déplier sa jambe lentement pour que son pied vienne se poser de nouveau sur les tuiles l'homme se contorsionna et se plia en deux; victime d'une douleur interne apparemment puissante. Elle resta ainsi figée, un pied en l'air, en équilibre parfaitement instable. Une flaque de sang vint rencontrer le sol, une odeur chaude et sucrée mêlée a un arrière goût de fer se répandit rapidement dans les narines de l'humaine. La drogue ne lui allait manifestement pas, à moins que ce soit les effets secondaires habituels. La chasseuse ignorait tout des drogues mais elle se doutait que chacune de ses pilules étaient à la fois une escalade vers un autre monde et un dégringolade pour le retour sur Terre. Elle arrêta de bouger, plus un souffle, rien, elle observait. L'homme devait être gelée avec le peu d'habits qu'il portait, un chandail et un jean semblait-il. Elle ne pouvait pas le laisser ainsi, même si il était un simple inconnu, le rôle de l'Harmonica n'était pas de laisser mourir les innocents. Elle descendit des toits, ses semelles touchèrent le sol dans un bruit sourd. Son long manteau noir était légèrement mouillé par la pluie, sa capuche par ailleurs était sèche et couvrait sa tête et la majeure partie de son visage. Elle s'avança lentement, mais l'homme se redressa, son visage était emplie de larmes. Des gouttes d'eau salée vinrent se mêler au sang sombre qui colorait déjà les pavés grisâtres de la ruelle, le jeune garçon enjamba la flaque et commença une marche assez rapide, comme une volonté de fuir l'animait soudainement. La tueuse était plutôt à l'écart mais assez proche pour observer la scène. Elle restait une ombre caché par le peu de clarté qui régnait en ce lieu, une forme indéfinie, pas forcement humaine, pas tout a fait normale a première vue. Nédjka aborda l'homme avec le plus de délicatesse possible.

"Vous risquez de prendre froid habillé ainsi."

Elle se détacha de la pénombre pour se montrer totalement. Toujours aussi noire mais au moins on voyait bien que ce n'était pas le mur qui parlait, après tout le type était sous drogue, il valait mieux ne pas être trop philosophe ou planquée sinon il allait imaginer encore des choses étranges.


Dernière édition par le Lun 24 Juil - 22:46, édité 2 fois
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Nemesis
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0Ven 21 Juil - 1:07

[Merci de bien vouloir indiquer le dialogue hors jeu entre crochets...]
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Sphinx
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0Mer 26 Juil - 19:15

Fuir, c'était une bonne idée.
Il pouvait fuir tant de choses. Des souvenirs surtouts, ces vautours qui planaient autour de lui en attendant le meilleur moment pour se jeter sur l'animal agonisant qu'il était. Une image assez fidèle de la réalité, quand on y repensait.
Hum, fuir…il l'avait toujours fait, non? Il avait voulut fuir son père, sa mère…Il avait fuit son psychiatre, puis la réalité elle-même en s'empêtrant dans son addiction à la drogue. Il fuyait aussi le spectre du premier magicien qu'il avait tué, suivit de tant d'autres. Si même ses pairs de l'Inquisition avaient gardés pour lui le nom d'un papillon porteur de mort, ce n'était pas pour rien. Il avait tellement tué ces six dernières années qu'il ne pouvait guère dénombrer le nombre de têtes à son tableau de chasse. Est-ce que cela l'avait vraiment "détendu"? Ou bien est-ce que cela l'avait encore plus enlisé?

Rha. Ce mal de tête…

Il n'avait pas fais une vingtaine de pas à mi-chemin en marche rapide qu'une nouvelle nausée le prenait. Il s'arrêta brusquement, et trouva heureusement appui sur une grille clôturant un petit parc pour enfants. Les épaules tremblantes, il porta brusquement sa main à sa bouche pour réprimer durement ce haut-le-cœur.
Ses entrailles semblèrent lui laisser un peu de répit. Il inspira longuement, et ôta avec une lenteur prudente sa main de son visage, essuyant au passage de filet de sang. Tant qu'aux larmes, il s'en fichait. Elles étaient des intruses, mais resteraient impunies.

"Vous risquez de prendre froid habillé ainsi."

Un long frisson, très, très désagréable, parcourut subitement l'échine de Sphinx. Ses yeux au bleu éthéré balayèrent promptement les alentours, avant de s'ancrer sur la noire silhouette de Nedjka. Une main toujours crispée sur la grille, et l'autre égarée sur sa poitrine palpitante, Miel donnait une image ressemblant fort à ces animaux dignes mais blessés qui viennent d'être débusqués par leur chasseur. Son visage blême exprimait à la fois de la fureur, de l'égarement et une sorte de sourde anxiété. Les mèches d'un blond sale de sa frange collaient à sa peau, et chaque respiration semblait ébranler son corps comme autant de poignards plantés dans son thorax.
Déjà, il n'aimait pas que des inconnus lui adressent la parole. En fait, il n'aimait pas qu'on lui parle tout court. Et cette voix avait des accents féminins qui ne lui disaient rien de bon. Une femme…? La partie lucide de son cerveau embrumé décréta qu'il n'aurait pas pu tomber plus bas. Une femme, lui faisant la remarque qu'il n'était pas très habillé. Oui, cette partie avait parfaitement raison.

Comme s'il venait de se rendre compte de cette réalité, un nouveau tressaillement, cette fois de froid, étreignit ses muscles endoloris. Bientôt, il retrouverait toutes ses "capacités", et malheureusement, cela lui apportait déjà un sacré lot de déconvenues irritantes. Il n'était effectivement pas habillé très chaudement pour un promeneur nocturne, mais à ses propres yeux, c'était encore pire. Il ne portait même pas ses gants. Comment avait-il pu mettre les pieds dehors sans se couvrir plus que ça? Et s'il touchait quelqu'un au passage…?! Quelle horreur…
Son nouveau trouble glissa comme un voile grisâtre sur le visage de l'Italien. Et pour bien faire, sa migraine gagna d'un coup trois cases de terrain. Aïe…

Abandonnant à contre-cœur la séduisante idée de fuir en courant –car cela s'avérait être un effort au-delà de ses dispositions physiques actuelles-, et s'adossa prudemment à la grille grinçante, sa main droite s'y agrippant toujours fermement comme s'il craignait que se jambes ne se dérobent sous lui. Ce qui était fort possible, d'ailleurs.
Il se contenta d'observer, aussi méticuleusement que possible, la bonne samaritaine qui venait de l'accoster. Bien que la luminosité était insuffisante pour la détailler convenablement, il pouvait la décrire comme étant de petite taille, et sa livrée noire détonnait avec la blancheur laiteuse de sa peau. Et puis il y avait ses yeux, d'un vert intense.
Bon. Si elle restait à une distance respectable de lui, tout irait bien.
Du moins, il se répétait cette phrase comme un mantra salvateur, histoire de ne pas céder à son incorrigible phobie. Allez savoir où pourrait le mener une soudaine proximité avec une femme? Crise de panique? Meurtre? Cette dernière solution était extrême, mais aurait le mérite d'être efficace. Le problème étant que son arme se trouvait toujours rangée dans son holster, quelque part dans sa chambre…idée au placard.

Sphinx s'humecta les lèvres du bout de la langue, sans bouger d'un pouce. Il avait encore dans la bouche le goût âcre de sa bile et de son sang régurgités, sa gorge le brûlait et ses entrailles continuaient de mener leur sourde rébellion contre la drogue laborieusement éliminée. Et ce mal de tête qui n'en finissait plus…

"Foutez-moi la paix…"

Il fut presque surpris de s'entendre parler. Sa voix était rauque, étrangement faible mais tant emplie de fiel qu'elle en devenait presque effrayante.
Il aurait bien voulut rajouter quelque chose comme "ne m'approchez pas", ou "cassez-vous", ou encore une injure soigneusement choisie dans son vocabulaire si riche. Mais rien d'autre ne parvint à franchir ses lèvres, et il se contenta de fixer aussi férocement que possible la jeune femme dans le vague espoir de la voir s'éloigner comme n'importe quelle autre bonne femme, l'air outré et dédaigneux.
Oh oui…Il faisait tant d'efforts pour être le plus ignoble et méprisable possible…Il fallait bien que ça porte ses fruits. Qu'elle s'en aille, cette âme qui avait le malheur d'être une femme…
"Avoir la paix", c'était simple. C'était tout ce qu'il voulait. Quoique…
Sphinx se sentit à peine glisser le long de la grille, l'esprit plus obscurci par son horrible migraine que par les ultimes particules de la Perle. Assis à même le béton froid du trottoir, il amorça un geste de main gauche pour se toucher le front, mais abandonna juste avant de l'effleurer.
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0Mar 22 Aoû - 16:15

La tueuse ne bougeait plus, attendant patiemment la réaction de son interlocuteur, c'est ainsi qu'un regard lourd de sous-entendus, un regard le plus méprisable et le plus sombre possible qui marquait l'irritation de ce cher blondin, Les gens étaient vraiment agréable entre eux c'était fous, entre elle qui avait des airs de "tu m' soule j'te déssoude" et ce drogué, complétement démonté par son produit qui lui demandait de dégager. Bref on ne pouvait pas vraiment dire que le tableau semblait joyeux, Elle pouvait avoir le même regard si l'envie lui venait masi pour l'instant elle n'exprimait aucun sentiment, un grand vide rien de plus. Le jeune homme semblait perdu dans ses pensées a ruminés certainement quelques injures pour la voir partir, mais Nédjka n'était pas comme toute ces femmes fragiles qui s'enfuyait au moindre soucis , qui s'outrageait au moindres paroles vulguaires, c'était au contraire son élément. Elle le regardait, il grelottait et le fait qu'il touche le béton froid et humide n'allait pas le réchauffer. La jeune femme dénoua laors délicatement son écharpe noire qui se tenait autour du cou et elle la fit glisser le long de son corps pour la détacher. Elle l'envoya sur le corps de l'humain, cette écharpe qu'elle mettait pour éviter d'avoir froid, une écharpe sans autre odeur que la chair humaine, en effet la jeune femme ne se parfumait pas.

"Enroulez vous dedans, elle est toute chaude et au moins ca vous évitera d'être aussi pitoyable."

Ses lèvres dessinèrent un petit rictus moqueur, maintenant l'italien était prévenu, ce n'était pas en lui jetant des yeux noirs qu'il allait la faire fuir. D'ailleurs la belle ne s'enfuyait jamais, trop fière pour cela. L'humain reprenait peu à peu ses sentsations et il devait s'être enfin rendu compte qu'il avait froid, bientot il serait complétement gelée si il refusait de mettre l'écharpe autour de ses épaules car le froid mordant s'accompagnait d'un petit vent glacial qui faisait bouger les pans du long manteau de Nédjka. Un frisson parcourru son corps, elle devait se réhabituer au contact avec ce froid maintenant que sa gorge était découverte. La drogue devait être puissante vu l'état dans lequel se trouvait Sphinx, il était plié en deux, et avait certainement de la fièvre au vu du geste qu'il débuta-un lent mouvement d'une de ses mians vers son front- mais la force devait lui manqué et il abandonna toute tentative. Pendant ce temps Nédjka avait laissé le blondinet de coté pour fixé les alentours, il ne fallait pas qu'on la voit ici trop de temps sinon elle risquait d'avoir la police aux trousses, ce qui était ennuyeux pour son avenir. Du moment que personne ne voyait son harmonica et qu'elle ne jouait pas c'était bon. Elle enfonça ses mains dans les poches externes et refixa le drogué de service, ses yeux vert mélait dédain de voir une personne dans un tel état et malice. Elle se demandait si un homme comme lui qui semblait si fier oserait recevoir "l'aide" de quelqu'un et qui plus est d'une femme en habits noirs.

Un soupir s'échapa de ses lèvres, laissant la buée s'exprimé en des formes arrondies, elle refixa les alentours, légérement agacé par la lenteur de cet homme, si il y avait bien qu'elque chose qui l'agassait c'était bien les gens qui allaient à deux à l'heure, et même si ce type était drogué ce n'était pas une excuse. Elle le laissait reprendre ses esprits, savoir si il serait capable de rentré chez lui entier ou non, si ce n'était pas le cas elle tenterait de le ramener chez lui, quitte à le porter, cela ne lui posait pas de problème, par ailleurs lui ne se laisserait peut etre pas toucher. Elle joua avec ses lèvres les mordillant tour à tour en laissant son souffle faire des formes dans l'air frais. Elle se demandait bien ce qui avait poussé cet homme a ce drogué, surtout qu'il semblait accoutumé à ce genre "d'exercice". nédjka ne comprenait pas ces gens qui fumaient ou qui buvaient ou se droguaient pour soit disant oublier ses problèmes. Mais ce n'était qu'un leur et une magnifique technique d'autruche que de résoudre ses problèmes en s'en rajoutant. Au lieu de voir ce qui pouvait aidé ils rajoutaient une couche et recommençaient dans le même espoir de voir les soucis se dissoudre dans la boisson ou dans la fumée. Cela devenait un cercle vissieux et le corps finissait par avoir besoin de ses produits pour vivre. C'était une perspective parfaitement "encourageante" qui ne semblait pas éflleuré tout ces gens. La vie était déjà bien assez courte alors si il désirait la racourcir autant se suicider, masi tous n'en avait pas le courage. Bref tout cela n'arrangeait pas les affaires du football comme on disait et Nédjka commençait à s'impatienté, surtout qu'elle allait finir par attrapé froid a resté planté comme un bernicle accroché à son rocher.

Elle laissa l'italien tranquille encore quelques instants réfléchissant au prochaines cibles qu'elle aurait, elle programma sa journée du ledemain se disant qu'il fallait qu'ele fasse des recherches sur cette foutu inquisition pour botter les fesses a ces crétins qui dézinguaient n'importe qui n'importe quand et pour n'importe qu'elle raison, elle cherchait les meurtrier de sa famille ne sachant pas trop par où commencé, ele savait que c'était l'inquisition et c'était tout, remarquez c'était mieux que rien masi tout de même insuffisant, ces souvenirs ne lui suffiraient pas, c'était plutot une véritable enquete qu'elle devait menée. Et on ne l'attendait pas à bras ouvert pour lui raconter toute l'histoire, la vérité sur ce meurtre.
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0Dim 10 Sep - 9:56

S'il avait pu, il aurait certainement hurlé de rage. Rugir comme un fauve abruti par une blessure sanguinolente qu'il voulait ignorer. Crier, peut-être, comme celui perdu au milieu du désert.

Les yeux bleu glace de Sphinx étaient plantés sur Nedjka aussi durement que des lames de couteau. Des orbes à la pâleur lunaire baignant dans des eaux de feu et qui reflétaient toute sa colère, toute son irrépressible aversion pour ce que la chasseuse représentait…

Il ne hurlait pas. Ses lèvres restaient closes et ses mâchoires crispées, et il se contentait de fixer haineusement la seule personne qui lui tendait la main.
Il aurait voulu hurler, crier à s'en déchirer la voix, et aussi réduire au froid silence de la mort cette femme. Pourquoi? Peut-être parce qu'il était terrifié à la seule idée qu'elle puisse s'approcher de lui. Parce qu'elle ne partait pas.
Elle restait plantée devant lui à le fixer sans grande aménité, aussi sinistre qu'une Faucheuse. Ah…qui sait? Elle en était peut-être une…

"Enroulez-vous dedans, elle est toute chaude et au moins ça vous évitera d'être aussi pitoyable."

Le blond regarda chuter doucement l'écharpe d'un air profondément dégoûté. Une vraie Faucheuse se serait contentée de le jeter dans les tréfonds des enfers jusqu'à nouvel ordre…Il n'avait vraiment pas de chance, ce soir.

Sa tête lui pesait, et c'était comme si l'on s'amusait à planter dans son crâne des clous à grands coups de marteau. Ses pensées étaient loin d'être totalement claires, mais il s'en rapprochait lentement. Trop lentement, sans doute.
Ses yeux se posèrent sur la longue bande de laine qui dessinait à présent la silhouette d'un large serpent noir à ses pieds. "Elle est toute chaude". Cette précision de Nedjka creusait davantage sa répugnance. La chaleur d'une femme, d'un corps inconnu et pourtant abhorré, le parfum de sa peau…Il pouvait être en Sibérie qu'il n'aurait pas plus tendu sa main vers cette écharpe.

L'Italien se sentait épuisé, las à en mourir. Tous ses membres paraissaient peser des tonnes, et il ne se sentait même plus l'envie de frissonner sous les crocs du froid. Même ses paupières étaient soudainement chargées de plomb, mais il luttait férocement pour garder les yeux ouverts, et bien dardés sur Nedjka, car la perdre de vue serait une grossière erreur de sa part.
Il attendrait que ses forces et sa totale lucidité reviennent avant de rentrer chez lui. Le problème étant qu'il avait si longuement marché depuis sa maison, sans penser à prendre des repères, qu'il aurait à tous les coups beaucoup de mal à retrouver son chemin…Un problème de plus qu'il devrait régler.
…Avec celui que posait cette femme. Que devait-il faire pour qu'elle parte sans demander son reste?

"Allez au diable…j'vous ai rien demandé…"

Ses lèvres étaient sèches, et sa voix toujours aussi rauque et basse. Il trouvait son ton nettement moins agressif qu'il l'aurait souhaité, mais c'était tous ce qu'il pouvait fournir actuellement.
Si cette femme ne voulait pas lâcher le morceau, alors lui non plus n'abdiquerait pas.
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MessageSujet: Re: Errance   Errance Iconminipostedch0

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Errance
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