C’était pas un conte de fée. Un compte à rendre, une histoire de gros sous. Un joli compte, avec une morale à la fin. Jsais pas, jmamuse, je trip sur les des mots qui n’ont pas de sens. Des trucs à base de flap, de flops, de ratages et de tartes à la crème. Des trucs sans rapports et sans logiques, des trucs bizarres qui ne veulent rien dire. Des pti bouts de phrase qui se baladent aux fils des courants d’air, zoum, qui s’envolent par la fenêtre sans logique. Porté par le vents, ils voyagent, vont loin, dépassent l’Equateur. Mots qui résonnent comme un parfum de lointain, comme une odeur d’inconnue. Mots doués d’une vie propre, mots qui jouent comme des fées malicieuses. Des fées riches, des fées économes, comptes de fée. Mise en abyme, insondable, profondeur, blagues pas drôle, humour noir. Des ptis oiseaux tout roses qui volent dans un ciel azur, image de conte de fée, ou de compte, je sais plus trop maintenant. Une bouteille dans la main, et en avant le navire, pirates en partance pour le nouveau monde. Île de la Tortue, légendes des mers, le Léviathan, et le Hollandais volant. Cloué au sol comme un avion de papier dont les ailes auraient brûlées en s’approchant du soleil. Ptete qu’il a rencontré Icare. Crétin de gars, il voulait être un ange. S’envole et pouf ! Rajoute ça à la liste, ptite fée, dans tes comptes scrupuleux.
Ya une princesse dans ma chambre. Elle est fantôme, elle est mystère, elle est disparition. Jsais pas si c’est moi qui y croit ou si c’est une image qui passe dans mes yeux. Image qui montent les larmes. Les larmes dans mes yeux, jcroyais que ça n’arriverait jamais. Tu parles, des délires d’écrivain de carnaval qui se balade sur des feuilles, des caractères qui apparaissent et disparaissent sur un écran tout froid, impersonnel.
Tiens, je faits des vers
Rimes imaginaires
Dédié à un ange, plutôt à une fée
Elle me dit s’appeler Debbie, papillon cramé
Moi jlui réponds Mez, Saphir, archange gelé
Dans un cœur disons asséché
Un rire qui passe, comme l’odeur de l’encens
L’odeur qui se balance entre les brisants
Elle aime la mer ?
Jcrois que j’en sais rien
Jmen fout
Laisse tomber les vers
Interlude
Interlune d’un soir de Mai
4h du mat, avec une bonne musique dans les oreilles, jconnais pas le groupe, même si ça devrait pas tarder. Ya la princesse qui me regarde, avec son pti sourire de fée. Elle fait les comptes, les balles perdues et celles qui vont droit au cœur, plus dans le miens que dans le sien je pense. En fait, l’amour, c’est comme un duel, on lâche nos projectiles et ensuite on voit qui c’est qui tiens le plus longtemps. On dirait bien que c’est elle. Des conneries, celui qui dit que les hommes sont les plus solides. Ou alors jme suis pas fait comprendre. Mais bon, Héraclès m’appelle sur mon portable pour me dire qu’on a retrouvé Icare. A la terrasse d’un café, tranquille pépère, en compagnie de du capitaine du Hollandais Volant, du papillon cramé et des ptis bouts de papier avec les mots écrits dessus. Apparemment, ce crétin d’homme-oiseau est complètement plein. Pas bon pour les crétois, la vodka, trop habitué à l’huile d’olive. Dédale va gueuler, ça va faire rire le Minotaure. Tu parles, il peut rire cui-là, s’il est coincé dans ce foutu labyrinthe, c’est parce qu’il refilait de la came à des nains de 3 ans, shooté à mort le peuple des mines. Tu m’étonne qu’on l’ai enfermé. La fée, fait une nouvelle colonne tiens, rajoute deux ou trois chiffres, histoire de mettre tes comptes de fée à jour. Fée mathématicienne, la fée intello avec ses ptites lunettes carrée, ptete la cousine de Debbie. Nan, ces deux-là, elles peuvent pas se saquer, tu m’étonne. Quand l’une est dépressive, l’autre est heureuse, et elles bossent pas en même temps. Tu crois que jme fait chier là, à les regarder se prendre la tête. Jcrois que dehors, la neige commence à tomber. Rouge de sang, pluie d’hémoglobine morne, la molécule se fout bien du reste, le sang vient de perdre son cœur. Il paraît qu’elle a retrouvé son mec avec des plaquettes en portes-jarretelles. Tu m’étonne qu’elle soit triste. Mais bon, jvai pas aller m’amuser à aller rassurer un globule rouge. Jsuis pas médecin, pas psychologue, pas compatissant, pas antipathique, pas trop humain je penses.
Je ne penses plus. La musique à changée, et mon poème aussi. Si on peut appeler poème cet enchaînements de mots aux accents symétriques, avec un pti rire en arrière plan, le dernier sursaut avant l’étreinte finale. Pas avec la fée, plus avec la grande dame, celle qui commande. Non pas qui je sois genre SM ou soumis, plus fataliste. Tu vois la grande dame en noir, avec son sourire et sa lame nue. Jla verrait bien nue cette dame, ou en robe de mariée. Ca serait marrant non ? Et la Mort retrouve son mec en compagnie d’une globule rouge. Au procès, l’avocat est une légende grec, le juge un papillon, les jurés sont des minotaures, des oiseaux, des bouts de papiers, des types antipathiques et des flocons de neige teintés en violet. Et la greffière, c’est une fée maléfique venue tout droit de bois profonds, qui s’amuse en riant à rajouter une ligne de chiffres. Comme moi je rajoute quelques caractères sur un pc poussif, ça m’amuse de jouer avec la ménagerie. La fée lâche un dernier rire, un gros soupir d’envie de se tuer, puis referme le livre. Le livre de compte, ou serais-ce le livre de conte ?