Visite au sommet

Appuyée contre la rembarde, cigarette vissée entre les lèvres Liza regardait d'un air distrait les habitants de la ville qui foulaient le pavé déjà bien usé de la place où se trouvait l'horloge. Parmis eux se confondaient Sorciers, Passeurs et autres Mages. Mais aussi des membres de l'Inquisition qui sortaient en masse de l'Eglise après que le curé n'ait annoncé la fin de la messe.

Pour sa part, la Brésilienne n'avait jamais mit les pieds à l'Eglise. Pourtant lorsqu'elle était enfant sa mère les tirait, elle et sa soeur, à la messe tout les dimanches matins. Et cela ne lui avait jamais plu. Il fallait qu'elle se mette assise, puis qu'elle se relève pour se remettre assise quelques minutes plus tard. Mais même si cela avait été une contrainte pour elle, la jeune femme en gardait un bon souvenir. Le souvenir de sa soeur souriante à ses côtés...

Le guide s'adressa alors à tout les visiteurs pour leur apprendre la hauteur exacte de l"Horloge au sommet de laquelle ils se trouvaient. Liza écoutait ses flots de paroles d'une oreille distraite. Mais que diable venait elle faire dans un lieu pareil ? Entourée de touristes, dont la plupart ne parlaient pas un traitre mot de francais. Il faut dire qu'elle aussi avait encore un peu de mal avec cette langue et devait faire repeter plusieurs fois certains mots pour esperer comprendre. Mais la jeune Militante émigrée s'ennuyait fermement à Ewigkeit quand l'Inquisition ne l'appellait pas pour aller traquer un homme (ou une femme) soupçonné de sorcellerie en tout genre.

La visite toucha à sa fin et Liza jeta sa cigarette par dessus le parapet avant de suivre les touristes dans les escaliers qui les ramenaient sur la terre ferme. Une fois descendue, elle donna une pièce au guide qui la remercia d'un grand sourire. Un de ces sourires que la Brésilienne detestait. Un de ces sourires qui vous fait parfaitement comprendre qu'il n'avait pas besoin de cette pièce et qu'il la prenait uniquement pour lui faire plaisir. Elle soupira et sortit enfin de l'Horloge.

Liza entreprit alors de retourner chez elle. Quoi de mieux qu'un vieux film poussièreux pour finir en beauté une journée pourrie ? Elle glissa ses mains dans ses poches et commença à prendre le chemin du retour lorsqu'elle heurta quelqu'un. La jeune femme leva les yeux vers l'inconnu et marmonna un faible:

"Pardon."

Sans rien ajouter, elle reprit la route qui la ramenait à son appartement.


[Libre ^^ Si quelqu'un veut venir lui tenir compagnie...]

"-Ce gars est un sale connard, voilà ce qu'il est...
-Ecoute Ale, calme-toi un peu et réfléchis: tu pense vraiment que ça va arranger les choses d'aller lui casser la gueule?
-Nan, mais ça me ferait du bien!
-Rholàlà! Et il va te voir! Il va appeler la police et là tu seras bien dans la merde, même si Papa a de bonnes relations...
-Mais j'en ai rien à carrer ma ptite Lia! Je me casserais en France et j'exigerais l'asile politique.
-Quoi?! Mais sous quel motif? Et puis si tu débarques, compte pas sur moi pour te loger! Déjà que Mine et moi on est à l'étroit!
-Tu sais bien qu'il y a des émeutes à Rome! Je n'aurais qu'à faire croire que je suis persécuté à cause de mes idéaux!
-Ne me fais pas rire!
-Poco importa ciò che mi dici in qualunque caso io lo farai!
-Ah ouais? Alors si de toute façon tu vas le faire, pourquoi tu m'as appelé?
-Euh... Ma merde gli farà vedere!
-Hey, reste poli! Et reste en français aussi! C'est facile de me dire d'aller me faire voir alors que j'essaie de t'aider! Alors gros naze, si t'es de mauvaise humeur à cause de ton boss, pas la peine de la passer sur moi! Ce que tu vas faire, c'est te poser quelques minutes et réfléchir à tout ça, c'est clair?
-Mais...
-Il n'y a pas de mais! Fine della discussione!"

Lia raccrocha son téléphone portable. La puce téléphonique, ce n'était pas son truc, et la nouvelle mode du portable l'arrangeait particulièrement. Elle le rangea dans son sac à main et s'assit sur l'un des nombreux bancs en face de l'Église. Elle n'avait jamais cru en Dieu mais s'il existait, elle espérait qu'il retirerait de la tête de son frère cette idée stupide qui était d'aller tabasser son patron, à la suite d'un désaccord stupide. Puis Lia se leva et tourna en rond quelques secondes, plongée dans ses pensées. Elle était tellement absorbée par ces réflexions qu'elle ne vit pas arriver une jeune femme brune qui la bouscula. Elle entendit cette femme ébaucher un vague pardon mais ce ne fut pas ce qui l'inquiétait pour l'instant. Et malheureusement pour Dagy, son sens de l'équilibre était trés mauvais et avant même qu'elle se soit rendu compte de quoi que ce soit, elle était parterre.

"-Yaouacheuh!!!!!!!"