Emilia "Nequesh" Natrelle [humaine :: Inquisition]

Nom : Natrelle
Prénom : Emilia
Surnom : Nequesh
Âge et date de naissance : Un 11 Janvier 3639, ça lui fait donc 27 ans
Race : Humaine pur jus
Clan : Inquisition
- Rôle : Exorciste
Rang : Inquisitrice baladeuse

Description physique : De prime abord, on pourrait considérer Nequesh comme une petite gamine fantasque, ce qui n’est pas si éloigné de la vérité. Sa peau est sombre, tout comme ses cheveux et ses yeux, qui brillent d’une lueur candide. Artifice trompeur qu’elle a apprit à maîtriser avec le temps. Elle est plutôt petite, comme l’était sa mère, et ses formes sont plutôt appétissantes, disent certains qui ne lui ont jamais parlés. Elle porte la plupart du temps des tenues légères qui lui permettent de respirer tout en cachant son matériel de précision (scope, craqueurs de codes, dispositifs stealth, câble incassable, …) et son armement plutôt inédit. Connecté à son cerveau, on peut trouver des implants neuraux qui lui servent pour communiquer et pour arpenter le cyber-monde. Mais elle évite de les utiliser, car elle pourrait tomber sur d'autres membres de l'Inquisition, qui pourrait lui demander des comptes... Dernière précision, elle s’est fait greffer sur le crâne deux prothèses bioniques en forme d’oreilles de chats. Ces appendices extrêmement solides et souples sont connectés à son cerveau par l’intermédiaire de très fines électrodes, et lui permettent de détecter les bruits trop faibles pour l’oreille humaine conventionnelle. Elles intègrent aussi un genre de sonar pour évoluer dans des conditions particulières (obscurité,…)

Description morale : Comme beaucoup d’inquisiteur radicaux, Nequesh a une personnalité complexe. Elle est par-dessus tout très indépendante, essentiellement par rapport à l’Inquisition, et par extension envers les personnes qui l’entoure. De fait, elle ne part pas réellement en mission, elle agit comme elle le veut, sans aucun contrôle possible de l’organisation qui de toute manière n’a aucun moyen de savoir où elle se trouve. Parfois, un inquisiteur la rencontre sur son chemin, alors qu’elle suis la même piste que lui, et dans ce cas la collaboration est fructueuse, le plus souvent. Plus rarement, c’est avec d’autres organisations qu’elle traite, car elle est plus intéressée par le but en lui-même que la façon d’y arriver. Mais elle ne garde généralement pas de contacts au termes de ces missions menés sur un ton un peu personnel… Les rares personnes avec qui elle a lié un lien, et qui ont eut le droit de l’appeler par son prénom sont son ancien instructeur et père adoptif, l’inquisiteur Natrelle, ainsi que la dirigeante de la Camorra, celle qu’on appelle la Dame Hecate. La dirigeante et l’inquisitrice ont collaborées à plusieurs reprises dans des affaires qui mettaient en cause leurs organisations respectives, la Camorra manquant de puissance de feu et l’inquisition d’infos fraîches et utilisables. Même si Nequesh, en tant qu’inquisitrice pas tout à fait reconnue (et donc n’arborant pas ouvertement sa condition), possède son propre réseau d’informateurs, qui ne sont pas toujours efficaces mais néanmoins utiles.
Hors boulot, Nequesh est quelqu’un de sociable, quoiqu’un peu froide par moment. Elle cache ce coté obscur par des manières et des attitudes puériles qui la font ressembler a une enfant, attitude accentuée par son apparence. Cela ne trompe pas grand monde, car ses armes en évidence dénonce les apparences, mais au moins ça la rend un peu plus vivable. Plus par culpabilité voilée plutôt que par franche générosité, elle fait des dons à diverses organisations de protection de l’enfance. Globalement, sa vie est marquée au fer rouge par le drame de ses parents, morts de ‘’la main’’ d’un fragment de l’Etrange peu avant que Natrelle n’arrive Son entraînement de combattante lui demande parfois de retomber en enfance, et si elle n’a pas un idéal de paix et d’amour (qui serait inaccessible de toute manière), elle souhaite quand même avoir une influence sur le futur du monde magique.
Ah oui, justement, au sujet de la magie. Nequesh est une véritable radicale, qui n’hésite absolument pas çà utiliser l’Etrange pour combattre celui-ci. A dessein, elle a invoqué une intelligence semi-évoluée venue d’un monde plutôt calme, qu’elle a intégré à une entité androïde dépourvue d’AI. De cette manière, elle possède un familier dont l’aura est limitée par rapport aux autres. Cette petite fée (oui, l’androïde confectionné de ses petits doigts agiles est une fée. Une vrais gamine jvous dit) lui sert essentiellement pour espionner, de part sa petite taille, ou encore détecter les manifestations de l’Etrange à travers l’aura dégagée.

Biographie :

« Sort de là, petite. Tu n’as plus rien à craindre. »

La voix est douce, calme. Réconfortante en fait. Un peu rocailleuse, un peu haletante, comme après un effort important. Mais il y a un sourire, une volonté d’aider qui perce en contrepoint. La voix est attirante, tout comme la lumière qui passe au delà de la poussière qui envahit la cachette. Sous le lit pour être précis. La meilleure des cachettes pour une petite fille. C’est vrai, une fois le monstre sous le lit dompté, apprivoisé , il devient le plus sûr des compagnons. Un guide et un protecteur implacable. Plus rien ne peut arriver sous le lit quand on sait qu’un amis s’y trouve, près à vous défendre. Et c’est là que l’on se réfugie quand tout va mal. Quand on voit un truc pas normal, quand on entend un bruit sous la porte, quand on sent la terreur. Quand une chose sans nom apparaît, disparaît en hululant férocement. Quand les parents crient qu’il faut disparaître, se cacher, attendre que tout soit fini. On va sous le lit voir le monstre calmement installé là, car il est notre amis maintenant, il nous réconforte. Comme notre mère. Notre mère qui hurle de douleur en ce moment, un hurlement qui déchire les tympans, qui touche le plus profond de l’âme. Des sanglots qui résonnent, une rage noyée par un océan de tristesse. Un autre cri, celui du père qui se jète sur la chose avec un morceau de métal. Apparemment. Pas certains vu d’ici. Juste une petite fenêtre qui donne sur un extérieur empoussiéré, le bout du lit. Un point de vue incertain. Mais c’est bizarre, il n’y a plus un bruit maintenant. Juste un feulement rauque qui se déplace. Au-dessus…

Plus de bruit ! Plus de cris, partout maintenant ! Des cris de rage dans toute la pièce, de la douleur aussi, mais pas en langage humain. La douleur de la chose, la rage de son nouvel agresseur. Un être plus dangereux que les parents, un être qui sait ce qu’il combat. Un homme, on dirait, n’est-ce pas petit monstre. Un homme fort, puissant, implacable. La chose recule, on entends une plainte. Puis un sifflement plus fort. Puis un bruit bizarre, une déchirure dans la trame de la réalité. Plus rien. Des bruits de pas. Et enfin cette voix d’homme qui rassure après la terreur. On sort, laissant là le monstre de sous le lit, comme à regret. Et on assiste au spectacle.

Des traces rouges sur les murs. Un grand trou en lieu et place de la porte. Une faille qui se résorbe, lentement, laissant entrevoir quelque chose d’inconcevable pour l’esprit humain. Une anormalité qui choquerait dans d’autres conditions. Et au fond de la chambre, deux corps démantibulés, comme des pantins, le crâne béant. Une vision terrifiante, qui ne dure qu’une fraction de seconde avant que le grand homme ne couvre de sa large main les yeux de la petite fille et l’emmène au-dehors.

« Suis-moi, petite. »

**

« Emilia ! Derrière toi ! »

La jeune fille se retourna immédiatement, sa dague crantée à la main. Un homme encagoulé s’approchait d’elle à pas de loup, un poignard dans la main, prêt à l’égorger. Elle saisit le bras d’arme, imprima une torsion et désarma son adversaire en un éclair, avant de lui enfoncer sa lame dans le sternum. Alors qu’un autre menaçait de bondir sur Natrelle son mentor, le pistolet attaché au holster de la jeune fille virevolta comme une hirondelle, et une balle en titane s’enfonça profondément dans la boite crânienne de l’homme. Le silence revint dans la salle jonchée de cadavres, alors que les deux Inquisiteurs se relevaient. Seul restait sur le sol un tube métallique, d’environ vingt centimètres de long et deux de diamètre, de couleur noir. Un morceau d’obscidience que les magiciens allaient utiliser pour un rituel. Natrelle le ramassa avec précaution et le rangea dans la poche intérieure de sa veste, alors qu’Emilia surveillait les deux portes de la pièce. Puis il disparurent dans un couloir sombre.

Les deux unités motorisées s’arrêtèrent devant un immeuble dans la périphérie d’Ewigkeit. Deux silhouettes en sortirent et entrèrent dans le bâtiment. L’ascenseur s’ébranla dans la chuintement quasi inaudible de ses réservoirs d’air comprimé. Quelques instants plus tard, les deux inquisiteurs étaient installés dans le bureau de Natrelle.

« C’était pas eux notre cible, pas plus que ce petit morceau de pierre d’une pureté douteuse. Notre adversaire du soir n’était pas au rendez-vous, et maintenant moi je ne peux plus rien faire. Le commandement estime que cette affaire ne concerne pas encore la sécurité immédiate de la population. Ce en quoi je ne suis pas d’accord. Donc c’est toi qui va t’en occuper. Officiellement, tu n’es pas inquisitrice, mais si tu enquêtes en mon nom, tu auras les privilèges nécessaires. Et on va pouvoir voir si tu te débrouilles correctement… »

Emilia hocha la tête avec un petit sourire. Elle salua son mentor d’un petit signe de tête puis sortit de la pièce. Deux minutes passèrent, puis le bruit d’une unité motorisée se fit entendre au loin, alors que la jeune fille disparaissais dans la nuit de la ville.

Deux semaines plus tard, dans un entrepôt désaffecté dans une zone pas trop loin des ruines. Emilia avance doucement dans une conduite d’égout inutilisée assez grande pour laisser passer une personne de sa taille. Ses oreilles de chat bionique filtrent les bruits environnants, elle ressent tout autour d’elle. Là un rat qui passe dans l’eau trouble. Ici la répercussion d’une conversation qui a lieu beaucoup plus loin. Deux hommes. Qui parlent de choses inutiles, mais ça a le mérite d’indiquer leur position. Les oreilles bioniques de l’inquisitrice novice oscillent légèrement dans l’air lourd des vapeurs putrides, mues par les mini servomoteurs afin de trouver la direction exacte. L’information est ensuite transmise vers les implants codificateurs qui analysent et transforment l’information en message utilisable par le cerveau. Ils sont à trois mètres, de part et d’autre du conduit. D’après les cliquetis à chacun de leurs mouvements, ils sont armées de fusil à rayons lasers militaire. Ancien modèle, des stocks écoulés depuis longtemps. D’après les informations données par Etincelle, la fée qui les observe à présent depuis le haut de la conduite, leur équipement est changé de manière non réglementaire afin d’être plus discret et plus efficace. Des vétérans de l’armée, des types entraînés au combat. A l’évidence, le gros poisson n’est pas loin. Nequesh se déplace comme le chat dont elle joue à prendre l’apparence. Son bouclier stealth disperse les rayons lumineux, diminuant les chances d’être repérée. Un mètre. Elle sort lentement ses deux lames a charge électrique, en fixe une dans un orifice prévu dans sa chaussure à l’avant de sa chaussure droite, et se prépare à sauter. Une seconde passe, puis une autre. Les deux gardes ne bougent toujours pas, ils se contentent de parler. Tout d’un coup, l’inquisitrice se jette sur la paroi de gauche. La lame dans sa main transperce l’échine du premier garde, le courant électrique passe et l’homme tombe à terre, assommé et probablement dans le coma. Simultanément, la jambe armée plonge proprement vers le crâne de l’autre vétéran, qui n’a pas le temps d’esquiver et se fait proprement défoncer le crâne. Nequesh retombe dans l’eau glauque, sans trop de bruit. Elle se relève posément, achève le garde évanouit, puis range son matériel et emprunte le couloir qui s’ouvre a coté d’elle. Elle est dans la place.

Une douzaine de minute plus tard, Nequesh arriva à une intersection. Devant elle continuait le couloir, traversé par un autre. Elle resta là un moment, perplexe. Quelque chose n’allait pas. Un pressentiment bizarre… Elle voulu continuer tout droit, mais ce pressentiment l’en empêcha. En vérité, elle ne pouvait plus bouger. Une voix lui souffla alors quelques paroles au creux de son oreilles.

« Pose doucement la lame que tu tiens au creux de ta main droite sur le sol. Puis retourne-toi et colle-toi au mur. »

Sans pouvoir s’opposer, elle acquiesça et agit selon ces ordres. En se retournant, elle put enfin voir son interlocutrice. Une femme d'âge indéterminé, d’une grande beauté. Dont les vêtements fonctionnel était aussi d’une grande classe. Sur ses épaules, deux formes spectrales, rappelant des canidés, scrutait les alentours avec attention. La femme la toisa un instant, un fin et élégant sourire aux lèvres, puis parla :

« Un matériel de haute technologie. Deux oreilles de chat bionique. Un familier androïde à l’apparence de fée. Et une propension certaine à l’infiltration et aux attaques létales au premier engagement. Enchantée de faire votre connaissance, aspirante inquisitrice Nequesh. »

Aussitôt, Emilia retrouva la pleine possession de ses facultés. Elle passa quelques instants à regarder cette personne qui en savait beaucoup trop sur elle. Et elle se demandait également comment elle avait pu la surprendre et la défaire si facilement. De la magie, sans aucun doute, à moins qu’il ne s’agisse d’un piratage des parties bioniques de son cerveau. Mais celui-ci était actuellement en offline, coupé du cyber-monde… Entre les deux familiers et ça, Nequesh en était sûr, elle avait face à elle une pratiquante éminente de l’art complexe des sortilèges.

« Des informations justes et pertinentes. De la magie dont l’aura empeste l’atmosphère. Des habits de luxe. Et une propension à la suffisance exacerbée. Que vient faire une haute dignitaire de la Camorra dans le sillage de ma mission ? »

La représentante de l’organisation secrète se détourna avec un sourire avant de contempler avec attention les deux itinéraires restants, excluant ceux qu’elles avaient chacune empruntés. Puis elle regarda son interlocutrice en indiquant une direction.

« Merci. Mais la flatterie ne vous mènera nulle part avec moi... Nous poursuivons le même but : connaître les agissements de Meister. Il a réussi, on ne sait trop comment, à abattre un membre très haut placé de l’organisation au moyen de pratiques magiques, ce qui est hautement impossible, vous en conviendrez. Il possède des objets qui reviennent de droit à mon organisation. Nous pouvons nous affronter, ou nous pouvons collaborer, et faire en sorte d’avoir chacun de bons résultats à ramener à nos supérieurs respectifs. Pour moi La Dame, pour vous l’inquisiteur qui vous a envoyé ici. Qu’en pensez-vous ? »

Nequesh hocha la tête de coté, alors qu’un sourire enfantin illuminait son visage. Car cette magicienne mystérieuse, tout aussi dangereuse qu’elle semblait être, allait devenir un formidable atout dans la suite de la mission. Dix minutes plus tard, elles entrèrent dans une grande salle circulaire faite de briques, au centre de laquelle était dessiné un sceau rutilant. Nequesh l’identifia tout de suite, ce devait être le jumeau de celui des catacombes. Et elle était certaine que la femme de la Camorra l’avait reconnu elle aussi. Quelques gardes armés et casqués attendaient là. Ils s’affaissèrent sans bruit avant même que l’inquisitrice ait eut le temps de lever son arme. Un fin sourirent se peignit sur les lèvres de son alliée du soir. Un seul homme se tenait à présent au milieu de la pièce. Il était entouré de dizaines de civières blanches aéroportées, du type de celles utilisées dans les hôpitaux. Il était plongé dans la contemplation d’un lourd livres de cuir, visiblement de facture ancienne. Mais le plus impressionnant n’était pas là. Toutes les civières supportaient des cadavres.

« - Mesdames… Etonnant de voir que quelqu’un soit arrivé jusqu’ici. Bien que ce soit définitivement trop tard. Mais qui êtes-vous ?

- Inquisition

- Camorra

- - Bien entendu. Les organisations n’allaient pas rester longtemps insensibles à mon génie. Pourtant je suis légèrement déçu que l’Etoile n’apporte pas plus d’intérêt à mes travaux. Pourtant, peu ont pu comme moi s’approcher du mystère de la vie et de la mort. Se moquent-ils de moi, quand je vais le résoudre ? Je ne sais pas… Qu’en pensez-vous, Dame Hecate ?

Nequesh regarda la Dame, les sourcils froncés. Voilà qui changeait pas mal de choses. Et en expliquait d’autres. Combattre au coté de la Dame, voilà qui n’était pas rien ! Celle-ci n’avait d’ailleurs pas l’air réjouie d’être reconnue. Manifestement, elle semblait à deux doigts d’abattre cette impudent. Et peut-être l’inquisitrice ensuite. Pas génial, comme situation… Mais soudain elle se détendit et une ombre de sourire passa même sur ses lèvres pendant un fugace instant.

« -La vie et la mort, Meister ? Je me suis moi-même débarassé de ce petit inconvénient, comme vous le savez sans doute. Vous êtes pitoyables. Les Passeurs savent depuis longtemps comment se passer de toutes ces contraintes que vous autres mortels tenez comme sacrés. Vous n’êtes qu’un petit imbécile.

- Riez, Hecate. Votre engeance parvient tout juste à sauvegarder péniblement sa petite et minable espèce. Ce que je tente est plus grandiose. Voyez-vous même. »

Nequesh bondit alors sur la Dame, une fraction de seconde avant que celle-ci ne soit coupée par un rayon ardent venu d’un fusil laser à quelques centimètres d’elle. Le mort se relevait, les yeux voilés et la démarche incertaine. L’inquisitrice sortit aussitôt son pistolet modifié Ravage, et chargea une cartouche ritualisée. La créature grimaçante explosa en une gerbe de sang.

« -Voyez ! Rien ne m’est impossible, je dispose à ma guise des êtres qui m’entourent. Chaque cadavre augmentera mon armée, chaque mort sera une nouvelle arme ! Dans une semaine j’aurais Ewigkeit à ma botte, dans un mois le continent. Dans un an, je régnerait sur une armée d’esclave et de morts-vivants ! »

Les cadavres se relevaient doucement, une lueur d’intelligence maléfique dans chacun des regards. Les démons invoqués par Meister, qui tiraient les marionnettes de chair en putréfaction. Nequesh ne pouvait les abattre tous, tandis que les sortilèges de la Dame mettait du temps à se mettre en œuvre. Du reste, Meister contrait toute les tentatives en invoquant ses propres sorts, qui étaient remarquables. C’est alors qui l’inquisitrice se jeta sur lui.

Coup de pied latéral. direct du bras droit alors que le gauche tranchait une tête dans un stade de putréfaction avancé. L’homme recule, chancelle, attrape un scalpel sur une table basse. Elle évite sans mal l’attaque maladroite, puis elle bloque le poignet de son adversaire. Avec une froide détermination, elle brise le membre dans un bruit de bois sec. Un câble fin sort de sa manche droite, dont elle se sert pour ligoter Meister. Quand elle se retourne, elle voit une masse de corps humains qui avancent maintenant avec une vitesse presque normale. Les chairs se reconstituent, ceux dont elle avait juste brisé la nuque remarche maintenant. Et à coté d’elle, leur créateur jubile.

« Ils sont invincibles, ils se nourrissent du sortilège. Vous ne pouvez rien, inquisitrice, je suis le seul à pouvoir les commander. Vous allez mourir ici et maintenant, même la Dame ne peut rien contre eux ! »

C’est alors qu’un cri se fit entendre.

« Mademoiselle Nequesh, Je suggère que nous nous retirions à présent... »


Une demi-heure plus tard, dans un café au fin fond du quartier magicien d’Ewigkeit. Dans l’atmosphère embrumée par les cigarettes, deux femmes discutent. L’une est assez jeune, elle a des bleus et deux oreilles de chat sur la tête, ainsi qu’une petite fée numérique. L’autre a des vêtements classe, deux familiers, et une aura d’une puissance incomparable. Sur la table, entre les deux boissons, trône un grimoire ancien.

« - Ils ne se relèveront pas, pas plus que leur maître. J’ai fait imploser le sceau avec un sortilège relativement rapide à mettre en place. Mais le bâtiment à bien faillit nous tomber dessus. Néanmoins, je pense que l’onde de choc magique a pulvérisé le sort et renvoyé les démons de là d’où ils venaient. Maintenant il ne reste plus que ça… L’ultime secret de la nécromancie… La ressemblence avec un roman de fantastique est frappante… A vrai dire, j'ai déjà lu tout ceci dans Lovecraft, vous connaissez ?

- Ce livre doit revenir à l’Inquisition, il y sera détruit ou en sécurité.
- Et un jour l’un des votre ouvrira la boite de Pandore et réveillera les morts. Pour détruire l’Etrange ou par soif de pouvoir. Je connais les Radicaux, et vous aussi, Nequesh. Ce livre revient à la Camorra, il y sera bien gardé.
- Pas mieux que dans le secret de notre coffre-fort. Suffirait qu’un de vos rat de bibliothèque ait une envie de chaos et c’est la fin là aussi. Nous devons le brûler.
- Tiens donc ?
- Vous m’avez bien entendu, Dame Hecate. Ce genre de savoir ne profite à personne. Les artefacts qui ont permit de créer ce genre de saloperie sont enterrés sous les égouts, juste au-dessus d’un sceau instable, la meilleure des protection. Il ne reste plus que ce manuscrit.
- Comme vous le désirez…
- T’es d’accord ?
- Autant éviter que l’horreur ne ressurgisse un jour, Nequesh. Je ne suis pas folle au point de vouloir jouer la déesse des ténèbres. J’aime à croire que nous aussi à la Camorra pouvons être pragmatiques.
- Mon vrai nom, c’est Emilia. N’oublie pas. On se reverra, Dame de la Camorra.
- Je n’en doute pas, Inquisitrice Emilia « Nequesh ». »

**

« -Nous sommes fier de vous accueillir en notre sein, Emilia Natrelle. »

Quelques applaudissements polis résonnèrent dans la salle d’honneur du QG de l’Inquisition. Certains, bien plus franc, venaient de l’Inquisiteur Natrelle. Emilia, quand à elle, était assez fière d’elle, contemplant son insigne, représentant sa fonction. Son mentor la rejoignit avec un sourire, la félicita, puis la mena vers deux hommes qui devisaient à coté du buffet, une coupe de champagne à la main. L’un était un gros fonctionnaire au costard impeccablement repassé, raide comme sa coiffure taillée au millimètre près. L’autre était un inquisiteur de terrain, apparemment militant, d’après son discours sur "l’utilité de cette engeance de magicien dans nos rang". Quand Natrelle et Nequesh s’approchèrent, le gros resta alors que l’autre s’en alla au plus vite, les traits tirés dans un rictus. Le gros homme les regarda avec un air embarrassé

« - J’ai bien peur que Vok ne vous aime point, mais vu ses convictions, ça ne m’étonne guère. Félicitations, miss Emilia. Je suis Pavel Andros, chargé de l’administration de notre organisation. Et entre autre de l’affectation des missions.

- Seul mes amis peuvent m’appeler par mon prénom, répondit la promue inquisitrice avec sécheresse, et vous ne comptez pas encore parmi eux. Alors ce sera Nequesh. Mais je suis néanmoins enchantée de connaître une des pierre angulaire des défenseurs de notre monde face aux créatures de l’Etrange.
- Comme vous le voulez, Nequesh. Pour commencer, vous ferez quelques missions simple en accompagnant des inquisiteurs plus qualifiés que vous, puis quand ils vous jugerons apte à progresser seule, vous pourrez passer aux missions en solo. Rien de bien méchant au départ, puis de plus en plus. Dans un an, on verra de quoi vous êtes vraiment capable, et on vous affectera aux exorcistes ou aux militants, en fonction de vos compétences. Je dois avouer qu’il y a du travail, car la façon dont vous avez menez votre opération dans les égouts…
- Eh Bien ?
- Vous manquez de rigueur. Votre façon d’agir est loin des principes de notre organisation, vous auriez dû en référer à l’Inquisition, car manifestement cela vous dépassait. Votre rapport est truffé d’incohérence. Et cette histoire de nécromancie est à peine croyable. De plus, vous aviez le devoir de ramener le grimoire dans le Coffre, où nous aurions put l’étudier et en apprendre plus sur l’Etrange. Votre comportement est manifestement celui d’une novice qui ne connaît rien au métier, et…
- Depuis combien de temps n’êtes-vous pas sortit de votre bureau, Monsieur Andros ? l’interrompit Nequesh. Vous avez sciemment empêché mon maître de poursuivre cette affaire. S’il vous avait écouté au pied de la lettre, les catacombes en ce moment-même fourmilleraient de morts-vivants en pleine re-construction. Dans deux jours, ils seraient sortits dans la rue, en nombre bien trop important pour que l’Inquisition puisse faire quoi que ce soit, pas plus que la Camorra ou l’Etoile…
- Peut-être est-ce eux qui avaient commandités cela…
- Non, Meister faisait cavalier seul, c’était clair. Avec votre foutu rigueur, on a faillit tous y passer. Je suis parfaitement apte à mener n’importe quel enquète, ainsi que d’éliminer les magiciens renégats comme les fragments de l’Etrange. Les directives pour les aspirants ne s’appliquent pas dans mon cas. Mettez-vous ça dans le crâne.
- Jeune fille, je n’accepterais pas ce ton là avec moi ! Vous êtes impertinentes et…
- La ferme. La voix de Nequesh se fit froide et coupante comme une de ses lame. N’espérez plus me revoir ici, je me débrouillerais sans vous. Des types comme vous dénaturent notre mission, qui est de protéger la population de l’Etrange. Votre bureaucratie et votre rigueur insipide sont un danger. Au revoir, administrateur Pavel Andros. »

Nequesh se retourna et sortit de la salle d’honneur en plantant là son interlocuteur et deux tiers de la salle, qui avait suivit leur échange. Dans son dos, Natrelle souriait calmement.

La seule réelle surprise de la journée fut le gros paquet cadeau d'un rose proprement indécent qui fut livré dans ses quartiers... Une note épinglée au ruban de dentelle indiquait simplement "De la part d'une admiratrice. Félicitations". Quant au contenu...

**
« -C’était elle, tu en es sûr ?
- Evidemment ! Elle m’a dit qu’elle s’appelait Nequesh, qu’elle allait m’aider dans ma mission. Elle a abattu deux sectateur avant que j’ai eu le temps de dégainer, plus encore trois, dont leur chef, avec ses deux couteaux, Et ensuite… »

Nequesh coupa le micro qu’elle avait posé sur le jeune aspirant inquisiteur. Sa réputation était établie à présent. Son nom rentrait peu à peu dans la légende de l’Inquisition. Elle contempla un moment le cadavre d’une créature venue d’un monde type vénusien qui traînait sur le toit, à coté d’elle. Le monstre mesurait quatre mètre au garrot, avait des griffes longues de trente centimètres, et un pus redoutablement acide suintait de multiples glandes sur sa peau. On voyait qu’une bonne partie de sa mâchoire et de son crâne avait été arraché par des balles de gros calibre. Etincelle la fée s ‘amusait avec l’œil marron de la créature, comme avec une balle. L’inquisitrice se disait qu’il fallait bien prévenir Natrelle, qu’il n’oublie pas de faire passer son rapport et de demander a des nettoyeurs de virer toute cette cochonnerie. Mais ça ne pressait pas. Après tout, elle avait encore le temps. Et si elle allait voir ce que faisait Hecate ? Bon plan pour la soirée…

Autres et détails importants : Il est rare de voir Nequesh dans un bâtiment de l’Inquisition, du moins pouvant être reconnue. On va dire que ses relations avec ses supérieurs sont loin d’être excellentes. Pour compter les points, faire les rapports et transmettre les positions des dépouilles, elle passe par des moyens détournés, par exemple par son mentor, le célèbre Natrelle.

Reliques et objets précieux possédés : Nequesh ne possède qu’une seule relique, mais de taille. Son arme est un pistolet rail-gun extrêmement modifié. Au départ, c’est une arme fonctionnant par impulsion électromagnétique pour lancer des projectiles à une vitesse importante, engendrant une puissance considérable à l’impact. L’énergie est fournie par un morceau d’obscidience logé à la base de la crosse. Une chambre supplémentaire a été ajoutée à la fabrication de l’arme. Cette centrale à rituel est la source de puissance des balles particulière utilisée parfois par l’inquisitrice. Ces munitions à tête de diamant ont été sujettes à un rituel interrompu avant la dernière étape, puis enfermées dans le chargeur. Quand l’arme est activée, le projectile passe d’abord dans la chambre spéciale, où la dernière étape du rituel est automatiquement effectuée en une fraction de seconde. Puis le projectile est projeté électromagnétiquement. A l’impact, il déchire la trame de la réalité. Le fragment de l’Etrange est prit dans une tourmente de différentes possibilités, ce qui lui inflige de sérieux dégâts, quand ce n’est pas la destruction pure et simple. Les munitions sont par contre dures à concevoir, tout comme la chambre qui doit être changée régulièrement. De plus, l’arme ne tire qu’au coup par coup.

Ok ça roule.